Gestion d’une étude d’avocats : retour d’expérience de Me Denis Weinquin

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Gestion d’une étude d’avocats : retour d’expérience de Me Denis Weinquin

Gestion d’une étude d’avocats : retour d’expérience de Me Denis Weinquin

18 février 2022  - Droit

Découvrez le parcours de Me Denis Weinquin, associé à l’Étude Hansen & Weinquin et président de la Conférence du Jeune Barreau :

Bonjour, je m’appelle Denis Weinquin. Je suis avocat au barreau de Diekirch. Je suis né et j’ai grandi ici au Luxembourg. Après mes études universitaires réalisées à l’Université libre de Bruxelles et un programme Erasmus que j’ai réalisé à Innsbruck, je suis rapidement revenu au Luxembourg. J’ai suivi les cours complémentaires de droit luxembourgeois (CCDL) en 2013 et j’ai été assermenté en juin 2014. Assez rapidement après la réussite de mes examens, j’ai décidé de me lancer à mon propre compte en 2017 pour créer l’étude Hansen & Weinquin.

Pour quelles raisons avez-vous créé votre propre étude d’avocats ? Quelles étaient vos motivations ?

Mes raisons et motivations étaient multiples. En tout premier lieu, la suite logique en tant qu’avocat en matière de contentieux, c’est de se lancer à son propre compte et de gérer ses clients personnels. J’ai eu de la chance, mes patrons de stages m’ont permis de pouvoir créer ma propre clientèle et de gérer les dossiers moi-même. Ceci m’a vivement rassuré et m’a sécurisé dans le choix de me lancer à mon propre compte. Enfin, au niveau des raisons et motivations, il faut aussi admettre que j’avais un certain sentiment de liberté que je voulais poursuivre ainsi qu’une ambition personnelle.

Est-ce que l’ambition est la motivation principale pour se lancer ?

Le volet ambition n’est pas la première motivation. C’est un sentiment qui est souvent considéré comme péjoratif. Mais il doit quand même être présent parce que si on n’a pas d’ambition, on n’aura pas la motivation, on n’aura pas la « gnaque » pour se lancer dans l’aventure car il y a tout de même une certaine forme de risque. Mais l’ambition n’est pas la motivation principale. La première motivation est de bien faire son travail, d’être satisfait de ce qu’on fait et d’en retirer de la satisfaction personnelle.

Avez-vous rencontré des obstacles ?

Je n’ai pas rencontré beaucoup d’obstacles lors de la création de l’étude. Il s’agissait de signer un contrat de bail, de convenir des conditions d’association – puisque je suis avec un associé – d’organiser le mobilier, la bureautique mais c’était déjà tout . Les obstacles se sont plutôt présentés par la suite au niveau de la pérennité et de la poursuite de l’étude, de la charge mentale, de la pression financière, administrative et fiscale et d’assurer la satisfaction des clients.

Quels enseignements pouvez-vous tirer de cette expérience ?

Créer son propre cabinet et être avocat indépendant est un long processus d’apprentissage qui permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même, sur ses capacités, sur ses limites et de gagner en confiance en soi. Cette expérience m’a procuré une grande satisfaction personnelle et une certaine forme de fierté. Le fait de se lancer apporte une reconnaissance sociale énorme, parfois surfaite, mais est à la portée de tout le monde. Il faut juste avoir le courage et une base de clients.

Quelles sont, selon vous, les trois compétences clés pour créer et gérer sa propre étude d’avocats ?

Au niveau des compétences que j’estime nécessaires, il y a d’abord le sens de l’organisation à tous égards. En tant qu’avocat, en premier lieu, il y a des tâches plus classiques : traiter les dossiers, assurer le suivi, le contact client et la comptabilité. Mais il faut aussi s’occuper de choses plus pratiques : commander les ramettes de papier, payer le loyer, s’assurer de déposer sa déclaration fiscale à temps… donc il faut vraiment penser à tout. Cela demande un grand sens de l’organisation.

En deuxième lieu, je dirai un souci du travail bien fait. Le souci du travail bien fait dans tous ces égards à nouveau. Que ce soit la rédaction de conclusions à temps, toujours se comporter de manière confraternelle avec ses confrères et consœurs, être à l’écoute de son client, arriver aux audiences à temps, rédiger des courriers qui soient sans erreurs… Le souci du travail bien fait, dans les délais.

Dernière chose, que je donnerais comme conseil et qui me semble important au niveau des compétences, c’est d’assurer un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Sur le long terme, si on n’arrive pas à trouver un équilibre sain, on peut se laisser trop facilement submerger par la pression, qui n’est pas négligeable, par la charge mentale que l’on subit en effet, en tant qu’avocat indépendant qui crée sa propre étude.

Si vous deviez donner un conseil aux futurs créateurs, ce serait lequel ?

Si je devais donner un conseil, je ne crois pas qu’il serait très original, mais il est si évident et si simple : OSE. Créer son étude d’avocats au Luxembourg, en tout cas en matière de contentieux, ne demande pas de grands investissements. Il faut avoir des locaux, du mobilier, un peu de bureautique et il faut convenir des conditions si on s’associe. Mais après ces quelques éléments d’ordre pratique, on peut se lancer ! Donc, le risque est relativement minime. Si après un ou deux ans, tu te rends compte que tu n’es pas satisfait du résultat et des gains réalisés, au pire, tu auras gagné en expérience. Ça fera très bien sûr sur ton CV pour un futur emploi et tu pourras continuer ta vie professionnelle ailleurs.

Et en pratique ? Quel est l’élément le plus important à prendre en compte, selon vous ?

Si les conseils que j’ai donnés, étaient plutôt philosophiques et idéalistes, mon conseil plus pratique est de bien s’entourer et de demander conseil à son entourage justement. Bien s’entourer, c’est également engager du personnel de qualité, pas nécessairement au niveau de la formation mais au niveau de la personne. Cela rejoint l’idée du travail bien fait.
Au niveau aussi des associés, travailler avec des collaborateurs ou des stagiaires à qui on fait confiance.
Demander conseils et avis, c’est très important parce qu’il n’y a pas vraiment d’accompagnement par une structure étatique ou par le Barreau. Pour lancer sa propre étude, on est avec soi-même, on est avec son expérience et son vécu.
On peut demander des conseils pragmatiques à sa famille ou ses amis, des conseils juridiques à ses confrères et consœurs ou encore à son ancien patron de stage et des conseils fiscaux à sa fiduciaire.
Je pense donc que bien s’entourer et demander des avis et conseils c’est une très bonne idée ! Il n’y a aucun mal à s’avouer à soi-même qu’on ne connaît pas tout et qu’on a besoin d’aide extérieure.

Pour conclure, quelle est votre plus grande satisfaction suite à la création de votre propre étude ?

Ma plus grande satisfaction est d’avoir créé quelque chose et d’être libre. Je suis libre de mes clients, je suis libre des matières que je décide et je suis libre d’accepter ou de ne pas accepter des dossiers. Cela serait plus compliqué si j’étais simple collaborateur ou associé dans une autre étude où je ne serais pas le patron.

Vous êtes prêt à vous lancer dans l’aventure et à créer votre propre étude ? Découvrez notre nouvelle formation pour vous accompagner. 

Gestion d’une étude d’avocats

 

 

 


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